Profils énergétiques des provinces et territoires – Saskatchewan

Production d’énergie

Pétrole brut

• En 2023, la Saskatchewan a produit 457,0 millions de barils par jour (« Mb/j ») de pétrole brut (condensats et pentanes plus compris) (figure 1), ce qui la situait au deuxième rang au Canada, après l’Alberta, et comptait pour 9 % de la production totale du pays cette année-là.
• La production de la Saskatchewan est surtout composée de pétrole lourd. En 2023, elle était constituée de 296,5 kb/j de pétrole lourd classique et de 157,0 kb/j de pétrole léger classique. Les pétroles plus légers proviennent principalement de réservoirs étanches.
• La croissance de la production de la Saskatchewan de 2010 à 2015 est venue en majeure partie du pétrole de ce type de réservoirs. Depuis, elle est de plus en plus issue de nouveaux projets thermiques de pétrole lourd, que l’on extrait pour la plus grande partie par des méthodes de drainage par gravité au moyen de vapeur (« DGMV ») dans la région de Lloydminster.
• La Saskatchewan compte aussi deux installations industrielles de récupération assistée des hydrocarbures (« RAH ») par injection de dioxyde de carbone, à Weyburn et Midale, où on injecte dans les puits près de trois mégatonnes de dioxyde de carbone par année^{Note de bas de page 1} Celui-ci provient de la centrale Boundary Dam à Estevan et de l’usine Great Plains Synfuels, située au Dakota du Nord.
• L’usine de valorisation^{Note de bas de page 2} de Cenovus à Lloydminster convertit du pétrole lourd de la Saskatchewan et de l’Alberta en pétrole de synthèse et produit une certaine quantité de carburant diesel. Elle a une capacité de production d’environ 81,5 kb/j de pétrole lourd.
• On estimait les ressources restantes de pétrole brut de la Saskatchewan à quelque 7,6 milliards de barils en décembre 2021^{Note de bas de page 3}.

Produits pétroliers raffinés

• On trouve deux raffineries en Saskatchewan dont la capacité combinée s’élève à 152 kb/j : la coopérative de raffinage^{Note de bas de page 4} de Federated Cooperatives Limited (« FCL »), à Regina, et la raffinerie de Moose Jaw^{Note de bas de page 5} de Gibson Energy. Elles sont toutes les deux alimentées en pétrole brut de l’Ouest canadien.
• La coopérative de raffinage a une capacité de 130 kb/j et fournit divers produits pétroliers raffinés comme de l’essence automobile, du diesel et du mazout lourd. On y trouve aussi une installation de valorisation qui transforme le pétrole lourd en pétrole brut de synthèse plus léger.
• FCL a proposé de construire une nouvelle usine de diesel renouvelable à côté de la coopérative de raffinage, où elle produirait jusqu’à 15 kb/j de diesel renouvelable^{Note de bas de page 6}.
• La raffinerie de Moose Jaw a une capacité de 22 kb/j. On y transforme du pétrole brut lourd en divers produits, dont de l’asphalte.
• La Saskatchewan produit un excédent net de produits pétroliers raffinés, dont une partie est dirigé vers l’Alberta et le Manitoba et de petits volumes exportés aux États-Unis.

Gaz naturel

• En 2023, on a produit en moyenne 309,7 millions de pieds cubes par jour (Mpi³/j) de gaz naturel en Saskatchewan (figure 1), soit 2 % de la production canadienne totale.
• Depuis toujours, la plus grande partie de la production de gaz naturel provenait de puits situés dans la partie sud-ouest de la Saskatchewan. On produit désormais de plus en plus de gaz naturel comme produit dérivé du pétrole (gaz dissous) dans d’autres régions, notamment dans la formation Viking, la formation Bakken et d’autres formations de pétrole de réservoirs étanches.
• On estimait le potentiel total des ressources de gaz naturel récupérable de qualité commerciale de la Saskatchewan à 13,4 mille milliards de pieds cubes (« Tpi³ »), et ses réserves restantes^{Note de bas de page 7} à la fin de 2021 à 4,7 Tpi³.

Électricité

• En 2021, la Saskatchewan a produit 24,9 térawattheures (« TWh ») d’électricité (figure 2), soit environ 4 % de la production canadienne totale. On estime à 4 602 mégawatts (« MW ») la capacité de production de la province.
• SaskPower produit la plus grande partie de l’électricité en Saskatchewan. De grands producteurs indépendants fournissent environ 25 % de la capacité de production. Cette puissance est produite à partir de gaz, d’énergie hydroélectrique, d’énergie éolienne et d’énergie solaire et est vendue en vrac à SaskPower aux termes d’accords d’achat d’énergie^{Note de bas de page 8}.
• En 2021, 86 % de l’électricité produite en Saskatchewan provenait de combustibles fossiles, à savoir 44 % issus du gaz naturel, 41 % du charbon et une petite quantité du pétrole utilisé dans les collectivités éloignées hors réseau^{Note de bas de page 9}. La tranche restante, 14 %, provenait de ressources renouvelables, surtout de l’hydroélectricité.
• Les deux plus grandes centrales électriques de la Saskatchewan sont alimentées au charbon. La centrale Poplar River, d’une capacité de 582 MW^{Note de bas de page 10}, est située à Coronach. La centrale Boundary Dam^{Note de bas de page 11}, d’une capacité de 531 MW, se trouve à Estevan^{Note de bas de page 12}. Une partie de la capacité de celle-ci (120 MW) est déjà dotée de la technologie de captage et de stockage de CO₂.
• La capacité hydroélectrique de la Saskatchewan s’élève à environ 889 MW. Les centrales sont disséminées dans la province, dont certaines au nord que le lac Athabasca, dans le nord-ouest de la province.
• La partie sud de la Saskatchewan possède l’un des plus grands potentiels d’énergie solaire photovoltaïque au Canada. Les régions de Regina et de Saskatoon, par exemple, reçoivent en moyenne entre 7,15 et 7,10 kilowattheures d’énergie solaire par mètre carré (kWh/m²), respectivement^{Note de bas de page 13}. D’une capacité de 10 MW, le projet d’énergie solaire Highfield de SaskPower et Saturn Power, près de Swift Current, est le premier du genre de taille industrielle dans la province^{Note de bas de page 14}. Entré en service en octobre 2021, il peut produire assez d’énergie renouvelable pour alimenter quelque 2 500 foyers.
• Le Sud de la Saskatchewan possède aussi un potentiel éolien comptant parmi les plus élevés au Canada. En 2024, la province comptait six parcs éoliens en exploitation d’une capacité nette combinée de 615 MW^{Note de bas de page 15}. Deux parcs éoliens d’envergure sont entrés en service en 2022 : Golden South^{Note de bas de page 16}, d’une capacité de 200 MW et Blue Hill^{Note de bas de page 17}, d’une capacité de 175 MW.
• SaskPower a conclu des accords d’achat d’énergie avec la First Nations Power Authority pour deux projets de 10 MW qui sont aussi entrés en service en 2022 : le projet Pesâkâstêw^{Note de bas de page 18}, un partenariat entre la Première Nation George Gordon, la Nation crie Star Blanket et Natural Forces, et le projet Awasis Solar^{Note de bas de page 19}, un partenariat entre la Première Nation Cowessess et Elemental Energy. Un troisième projet, Foxtail Grove de Kruger Energy, devrait être achevé d’ici la fin de 2024^{Note de bas de page 20}.
• Deux autres grands projets éoliens sont actuellement en construction. Celle du projet Bekevar de 200 MW a commencé à l’été 2023 et devrait être terminée d’ici la fin de 2024^{Note de bas de page 21}. Ce projet est un partenariat entre Innagreen Investments et la Première Nation Cowessess. Pour sa part, le projet éolien Spring Lake (200 MW) devrait entrer en service en 2028/2029^{Note de bas de page 22}.

Uranium

• La Saskatchewan est actuellement la seule province au Canada qui produit de l’uranium. Elle vient surtout de la mine McArthur River-Key Lake^{Note de bas de page 23} de Cameco, dans le nord de la province. Il s’agit de la plus grande mine d’uranium à haute teneur dans le monde^{Note de bas de page 24}. L’exploitation avait été suspendue en janvier 2018 en raison des faibles prix sur le marché, mais elle a repris en novembre 2022^{Note de bas de page 25}.

Transport et commerce de l’énergie

Pétrole brut et liquides

• Le réseau principal d’Enbridge^{Note de bas de page 26} et le pipeline South Bow (auparavant TC Énergie) de Keystone^{Note de bas de page 27}, qui acheminent du pétrole brut et des liquides de l’Ouest canadien vers des marchés aux États-Unis et dans l’Est canadien, entrent en Saskatchewan par l’Alberta et en ressortent à l’est au Manitoba pour aboutir, ultimement, aux États-Unis (figure 3).
• Le réseau principal d’Enbridge compte deux terminaux en Saskatchewan. Au terminal de Kerrobert, Enbridge reçoit du pétrole brut des réseaux de collecte ainsi que des liquides de gaz naturel du pipeline Kerrobert de Pembina. Au terminal Regina, Enbridge peut recevoir du pétrole brut des pipelines Wascana^{Note de bas de page 28} et South Saskatchewan de Plains Midstream. Ce terminal achemine aussi du pétrole brut à la coopérative de raffinage de FCL.
• Le pipeline Saskatchewan transporte des produits pétroliers raffinés depuis un point d’exportation sur la canalisation principale d’Enbridge, à Milden, jusqu’à des terminaux situés à Saskatoon.
• Les pipelines Bakken^{Note de bas de page 29}d’Enbridge et Westspur^{Note de bas de page 30} de Kingston Midstream achemine du pétrole brut produit dans le Sud-Est de la Saskatchewan et le Dakota du Nord jusqu’au terminal du réseau principal d’Enbridge à Cromer, au Manitoba. Le pipeline Bakken d’Enbridge a une capacité de 145 kb/j et le Westspur, de 247 kb/j.
• Deux pipelines qui importent des condensats des États-Unis traversent la Saskatchewan. Le pipeline Southern Lights^{Note de bas de page 31} entre en Saskatchewan par le Manitoba et transporte des condensats à Edmonton, en Alberta. Le pipeline Cochin^{Note de bas de page 32} sert à l’importation de condensats des États-Unis. Il franchit la frontière internationale à Elmore et chemine vers l’ouest, amenant les condensats jusqu’à Fort Saskatchewan dans le Nord de l’Alberta. Pembina a fait l’acquisition du pipeline Cochin de Kinder Morgan en décembre 2019^{Note de bas de page 33}. Les condensats sont mélangés au bitume extrait des projets de sables bitumineux pour en permettre le transport par pipeline.
• On compte 14 installations ferroviaires de chargement de pétrole brut en Saskatchewan ayant une capacité totale de 461 kb/j^{Note de bas de page 34}.

Gaz naturel

• La canalisation principale au Canada^{Note de bas de page 35} de TC Énergie part de la limite territoriale de l’Alberta et de la Saskatchewan et se rend jusqu’en Ontario et dans une partie du Québec. Elle achemine du gaz de l’Ouest canadien vers des marchés des Prairies, du Centre du Canada et des États-Unis (figure 4).
• Le réseau pipelinier Foothills SK^{Note de bas de page 36} rejoint celui de NOVA Gas Transmission Ltd.^{Note de bas de page 37} en Alberta. Il exporte du gaz naturel, en passant par le point d’exportation Monchy, vers des marchés du Midwest américain.
• Le pipeline d’Alliance part du Nord-Est de la Colombie-Britannique, traverse l’Alberta et la Saskatchewan pour rejoindre les États-Unis à Elmore, en Saskatchewan. Il achemine du gaz naturel riche en liquides de la Colombie-Britannique et de l’Alberta jusqu’à l’usine de traitement et de fractionnement Aux Sable^{Note de bas de page 38} située près de Chicago, en Illinois.
• Le réseau de distribution de quelque 71 000 kilomètres (« km ») de SaskEnergy alimente en gaz naturel 93 % des collectivités de la Saskatchewan et plus de 400 000 clients résidentiels, agricoles, industriels et commerciaux^{Note de bas de page 39}. SaskEnergy détient aussi Transgas, la seule société de transport de gaz de la Saskatchewan, qui exploite près de 15 000 km de canalisations de transport de gaz^{Note de bas de page 40}. SaskEnergy est une société d’État de la province.

Gaz naturel liquéfié (« GNL »)

• Il n’y a aucune installation de GNL existante ou proposée en Saskatchewan. Cependant, le GNL peut y être acheminé par camions depuis d’autres régions du Canada et des États Unis pour répondre aux besoins locaux et industriels ponctuels^{Note de bas de page 41}.

Électricité

• En 2023, les importations interprovinciales et internationales nettes d’électricité en Saskatchewan ont totalisé 0,6 TWh. Les échanges d’électricité de la province se font surtout avec le Manitoba et le Dakota du Nord.
• SaskPower^{Note de bas de page 42} est la société de transmission et de distribution de l’électricité dans la province; ses installations couvrent une superficie de plus de 652 000 km². SaskPower exploite environ 150 000 km de lignes de transmission et de distribution d’électricité^{Note de bas de page 43}.
• SaskPower et Manitoba Hydro^{Note de bas de page 44} ont terminé la construction d’une nouvelle ligne de transmission de 230 kilovolts (projet Birtle^{Note de bas de page 45}), qui augmentera les échanges interprovinciaux d’énergie renouvelable du Manitoba à la Saskatchewan, en vertu de nouveaux accords à long terme. Aux termes de ceux-ci, Manitoba Hydro fournira annuellement jusqu’à 315 MW d’hydroélectricité renouvelable à la Saskatchewan^{Note de bas de page 46}.

Consommation d’énergie et émissions de gaz à effet de serre

Consommation totale d’énergie

• En 2020, la demande d’énergie pour utilisation finale en Saskatchewan s’est établie à 650 pétajoules (PJ). Le secteur industriel venait au premier rang pour la demande d’énergie (60 % de la demande totale), suivi des transports (19 %), du secteur commercial (13 %) et du secteur résidentiel (8 %) (figure 5). La demande totale d’énergie pour utilisation finale de la Saskatchewan arrivait au cinquième rang au Canada, et au deuxième rang pour ce qui est de la consommation par habitant.
• Le gaz naturel a été le principal combustible utilisé en Saskatchewan, avec 303 PJ, ou 47 % de la demande pour utilisation finale. Suivent les produits pétroliers raffinés et l’électricité avec 253 PJ (39 %) et 83 PJ (13 %), respectivement (figure 6).

Produits pétroliers raffinés

• En 2022, la demande d’essence pour moteur s’élevait à 1 878 litres par habitant en Saskatchewan, soit 81 % de plus que la moyenne nationale de 1 035 litres.
• La même année, la demande de diesel atteignait 2 829 litres par habitant en Saskatchewan, soit 266 % de plus que la moyenne nationale de 772 litres par habitant.
• Bien que la Saskatchewan produise assez d’essence automobile pour répondre à ses besoins, pour des raisons de logistique et d’accords commerciaux, elle en importe, ainsi que d’autres produits pétroliers raffinés, de l’Alberta. Elle en exporte aussi vers ses voisines.

Gaz naturel

• En 2023, la consommation de gaz naturel de la Saskatchewan a totalisé en moyenne 590 Gpi³/j, soit 5 % de la demande canadienne totale.
• La même année, le plus grand consommateur de gaz naturel de la province a été le secteur industriel, avec 432 Mpi³/j, suivi des secteurs résidentiel (84 Mpi³/j) et commercial (75 Mpi³/j).

Électricité

• En 2020, la consommation d’électricité par habitant en Saskatchewan s’est élevée à 19,5 mégawattheures (« Mwh »), ce qui la place au deuxième rang au Canada pour la consommation d’électricité par habitant, qui surpasse de 34 % la moyenne nationale.
• En Saskatchewan, c’est le secteur industriel qui a enregistré la plus forte consommation d’électricité en 2020, avec 12,2 TWh. Les secteurs commercial et résidentiel ont consommé 7,1 TWh et 3,7 TWh, respectivement.

Émissions de GES

• En 2022, les émissions de GES de la Saskatchewan ont totalisé 75,9 mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (Mt d’éq. CO₂)^{Note de bas de page 47}. Elles ont augmenté de 55 % depuis 1990, mais diminué de 6 % depuis 2005.
• Les émissions par habitant de la Saskatchewan étaient les deuxièmes plus élevées au Canada, à 64,4 tonnes d’éq. CO₂, ce qui correspond à 254 % de la moyenne canadienne de 18,2 tonnes par habitant.
• Les secteurs qui émettent le plus de GES en Saskatchewan sont le secteur pétrolier et gazier (36 %), l’agriculture (21 %) et celui de la production d’électricité (18 %) (figure 7).
• En 2022, les émissions de GES de la province attribuables au secteur pétrolier et gazier se sont établies à 27,0 Mt d’éq. CO₂. De ce total, 25,5 Mt provenaient de la production, du traitement et du transport, et 1,5 Mt du raffinage du pétrole et de la distribution du gaz naturel.
• Le secteur de l’électricité de la Saskatchewan se classe au deuxième rang des plus grands émetteurs de GES au Canada, derrière l’Alberta, en raison surtout de l’importante production de centrales alimentées par des combustibles fossiles. En 2022, le secteur de l’énergie de la province a émis 13,3 Mt d’éq. CO₂, soit 28 % du total des émissions canadiennes provenant de la production d’électricité.
• En 2014, la capacité de 120 MW de la centrale au charbon Boundary Dam a été modernisée pour la doter de la technologie de captage et stockage du CO₂, qui permet de capter et de stocker jusqu’à une mégatonne par année d’émissions de CO₂ qui se retrouveraient sinon dans l’atmosphère. Depuis la mise en service, plus de 5,8 Mt d’éq. CO₂ ont été ainsi captées (chiffre de 2023)^{Note de bas de page 48}.
• L’intensité des émissions de GES du réseau électrique de la Saskatchewan était de 630 grammes d’équivalent de dioxyde de carbone par kilowattheure (« g d’éq. CO₂ par kWh ») d'électricité produite en 2022. Il s’agissait d’une baisse de 20 % par rapport aux 790 g d’éq. CO₂ par kWh de 2005. La moyenne nationale en 2022 était de 100 g d’éq. CO₂ par kWh (figure 8).

Organismes de réglementation de l’énergie

• Gouvernement de la Saskatchewan : Énergie et Ressources (en anglais)
• SaskEnergy (en anglais)
• SaskPower Electricity System (en anglais)
• Régie de l’énergie du Canada – L’électricité renouvelable au Canada – Saskatchewan

Date de modification :

2024-09-10