La culture de sécurité, une priorité réglementaire

La culture de sécurité, une priorité réglementaire [PDF 429 ko]

Les organismes de réglementation, tout comme les sociétés, s’efforcent de renforcer le réseau de sécurité pétrolier et gazier. Nous veillons à ce que les sociétés réglementées disposent d’un système de gestion bien établi et qu’elles connaissent et comprennent les vulnérabilités potentielles du réseau, comme celles qui ont trait à la culture de sécurité. Cet article décrit le concept de culture de sécurité et les résultats de recherche qui démontrent son importance pour les organismes de réglementation.

Qu’entend-on par culture de sécurité?

On entend par culture de sécurité l’ensemble des mentalités, valeurs, normes et opinions qu’un groupe précis de personnes partage en ce qui concerne les risques et la sécuritéNote de bas de page1. La culture influe sur ce que les gens voient, entendent, ressentent et expriment. Plus important encore, elle influe sur les décisions et les actions (comportements) des personnes au sein d’une organisation. Ces comportements ont une incidence sur les résultats et le rendement d’une société en matière de sécuritéNote de bas de page2.

Que nous apprend la recherche sur la culture de sécurité?

Une étude portant sur les enquêtes sur des accidents graves survenus récemment dans le secteur de l’énergie en Amérique du Nord illustre bien qu’une piètre culture de sécurité peut contribuer à la création de conditions qui font obstacle à la sécurité et à la protection de l’environnement dans les milieux à risque élevé (voir le tableau 1). Les conséquences de ces événements ont été catastrophiques. Les conclusions démontrent ce qui suit :

  • Une piètre culture de sécurité mine l’intégrité des moyens de défense mis en place pour protéger la population et l’environnement.
  • Lorsqu’une organisation établit et maintient une culture de sécurité positive :
    • Ce que la société dit qu’elle fera dans ses politiques, processus et marches à suivre correspond à ce qu’elle fait réellement.
    • Elle examine chaque décision pour s’assurer que le risque est pris en considération et géré de façon appropriée. Elle établit aussi des mesures qui lui donnent un aperçu de son rend
    • ement de manière à pouvoir cerner les secteurs présentant certaines faiblesses.
    • Les dirigeants démontrent que la sécurité est leur valeur primordiale et leur priorité absolue, et tous les employés ont le sentiment qu’ils peuvent prendre des décisions favorisant la sécurité opérationnelle et obtenir de la reconnaissance.
    • Les employés sont au courant des dangers connus, restent vigilants quant aux nouvelles menaces et sont encouragés à signaler les dangers, même s’ils ont eux-mêmes commis une erreur ou sont à l’origine de la menace.
    • L’organisation tire continuellement profit de son expérience et de celle des autres, ce qui lui permet de renforcer la sécurité et la protection de l’environnement.

Pour en savoir plus sur cette question, visitez la page Web de la Régie consacrée à la culture de sécurité ou le site Web de la Régie.

Tableau 1 – Examen des rapports d’enquête sur des accidents gravesNote de bas de page3

Tableau 1 – Examen des rapports d’enquête sur des accidents graves

Nom, lieu et date

Facteurs contributifs

Causes d’ordre culturel sous-jacentesNote de bas de page4

Conséquences

Ocean Ranger, Atlantique Nord (1982)

Facteurs de conception, absence de systèmes de gestion de la sécurité (manque de formation, absence de mesures d’urgence, de manuels connexes et de renseignements techniques appropriés).

  • Tolérance à l’égard de systèmes inadéquats
  • 84 décès (aucun survivant)

BP, Texas City, États-Unis (2005)

Réduction des coûts, surveillance inefficace des principaux programmes de prévention des accidents de BP, recours à un faible taux de blessures corporelles comme indicateur de sécurité, lacunes du programme d’intégrité mécanique, mentalité de cases à cocher, absence de culture de signalement et d’apprentissage, récompenses axées sur l’amélioration des mesures de sécurité personnelle et des comportements des travailleurs plutôt que des systèmes de sécurité des processus et de gestion de la sécurité, et évaluation inefficace des changements susceptibles d’avoir une incidence sur la sécurité des processus.

  • Banalisation des écarts
  • Tolérance à l’égard de systèmes inadéquats
  • Laisser-aller
  • 15 décès et 180 blessures
  • Dommages aux installations et à l’environnement

Déversement d’Enbridge, rivière Kalamazoo, Marshall, Michigan (2010)

Lacunes dans la procédure de gestion de l’intégrité de la société, formation inadéquate du personnel du centre de commande, et programmes de sensibilisation et d’éducation du public insuffisants.

  • Tolérance à l’égard de systèmes inadéquats
  •  
  • Environ 20 000 barils de pétrole brut déversés
  • Résidents évacués de leur domicile
  • Dommages environnementaux

BP, puits Macondo, Deepwater Horizon, golfe du Mexique (2010)

Défaillances systémiques dans la gestion du risque, inattention aux signaux d’alarme, mauvaise communication, incompréhension générale des risques, manque de compréhension quant aux barrières en place pour prévenir un accident grave, et manquements de la part de la direction.

  • Souci de produire
  • Tolérance à l’égard de systèmes inadéquats
  • Laisser-aller
  • Banalisation des écarts
  • Environ 4 millions de barils d’hydrocarbures déversés
  • 11 décès et 17 blessures
  • Dommages environnementaux importants

Pacific Oil and Gas, San Bruno, Californie (2010)

Assurance et contrôle de la qualité inadéquats, programme de gestion de l’intégrité inadéquat et inefficace, absence de vannes d’arrêt automatiques ou de vannes commandées à distance, et méthodes d’intervention d’urgence inadaptées.

  • Tolérance à l’égard de systèmes inadéquats
  • Laisser-aller
  • Banalisation des écarts
  • Environ 47,6 millions de pieds cubes standard de gaz naturel relâchés
  • 8 décès et nombreuses blessures
  • Le feu a détruit 38 maisons et en a endommagé 70.
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