Aperçu du marché : Diminution des coûts d’importation de pétrole brut

Date de diffusion : 2019-05-08

En 2018, le Canada a importé 593 000 barils par jour (« kb/j ») de pétrole brut à un coût total supérieur à 18 milliards de dollars canadiens (« G$ CA »). Ce pétrole provenait principalement des États-Unis (plus de 60 % des importations), de l’Arabie saoudite et de l’Azerbaïdjan.

Les prix du pétrole brut sur la scène mondiale ont grandement régressé ces dernières années (figure 1) et puisque les volumes d’importation ont eux aussi diminué, le résultat est bien sûr un recul important du montant total (figure 2). C’est en 2012 que la valeur des importations de pétrole brut a atteint son apogée à presque 30 G$ CA pour ensuite baisser jusqu’à 18 G$ CA en 2018. Le prix du brut importé par pétrolier est fondé sur celui du Brent, référence pour le pétrole brut léger produit en mer du Nord. Sur le continent nord-américain, le prix du brut, qu’il soit importé par pipeline ou par chemin de fer, est fondé sur celui du West Texas Intermediate (« WTI »).

Le Canada produit plus de pétrole brut qu’il n’en raffine, mais pour diverses raisons, les raffineries canadiennes continuent d’en importer. C’est surtout du pétrole lourd qui est produit au pays alors que les raffineries du Centre et du Canada atlantique ne sont pas en mesure d’en traiter en grandes quantités. Par ailleurs, même s’il était possible de transformer davantage de pétrole brut lourd au Canada atlantique, il n’y a pas de pipeline pour l’acheminer à partir de l’Ouest canadien.

Figure 1 : Prix du Brent et du WTI – De 2010 à 2018

Source et description

Source : Energy Information Agency [anglais seulement]

Description : Ce graphique présente le cours du disponible FAB en dollars américains par baril (« $ US/b ») du WTI à Cushing, en Oklahoma, ainsi que celui du Brent en Europe. De janvier 2010 jusqu’au milieu de 2014, ces prix étaient élevés, tournant autour de 100 $ US le baril à la fin de cette période, avant de s’établir à quelque 60 $ US/b, tant pour le WTI que pour le Brent.

Figure 2 : Importations de pétrole brut

Source et description

Source : Base de données sur le commerce international canadien de marchandises

Description : La figure 2 illustre les importations de pétrole brut en fonction de leur volume (à gauche) et de leur valeur (à droite) de 2010 à 2018. Le volume des importations a diminué tout au long de cette période, de 800 kb/j, d’origine surtout outre-mer, à 600 kb/j, principalement des États-Unis. Leur valeur a atteint un sommet de presque 30 G$ CA en 2012 pour graduellement s’établir à 18 G$ CA en 2018.

Depuis 2010, deux raffineries, une à Montréal et une autre en Nouvelle-Écosse, ont fermé leurs portes au Canada et les deux traitaient du pétrole brut importé. De plus, l’inversion du sens d’écoulement de la canalisation 9 d’Enbridge en direction de Montréal a été à l’origine d’une augmentation du brut en provenance de l’Ouest canadien et des États-Unis, lequel a déplacé les importations venant d’ailleurs dans le monde pour aboutir au Québec ou en Ontario. Puisque le WTI a tendance à être moins coûteux que le Brent, le brut acheminé dans ces provinces au moyen de la canalisation 9 coûte moins cher que s’il provenait d’outre-mer. Ce qui précède résume les raisons pour lesquelles les importations de pétrole brut ont régressé.

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