Aperçu du marché : Première augmentation depuis 2019 des importations de pétrole brut en 2023

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Date de diffusion : 2024-06-12

Après un recul trois années de suite au Canada, donc amorcé pendant la pandémie de COVID-19, les importations de pétrole brutDéfinition* ont augmenté en 2023, bien que légèrement, pour atteindre 490 milliers de barils par jour (kb/j), ce qui représente une hausse de 4,8 % par rapport à 2022 et de 3,5 % quand on compare à 2021.

Malgré ce revirement de situation, les importations n’ont pas regagné tout le terrain perdu depuis la pandémie, ce qui est en grande partie attribuable à la fermeture de la raffinerie de Come By Chance, à Terre-Neuve-et-Labrador, en 2020, qui traitait du pétrole brut importéNote de bas de page 1. Aussi, l’achèvement du projet de remplacement de la canalisation 3 d’Enbridge à la fin de 2021 a permis à une plus grande quantité de brut de l’Ouest canadien ou de pétrole léger en provenance des États-Unis d’atteindre l’Ontario et le Québec par pipelineNote de bas de page 2.

Figure 1 – Importations annuelles de pétrole brut au Canada

Source et Description

Source : Base de données sur le commerce international de marchandises du Canada – SH 2709

Description : Ce graphique à barres empilées illustre la quantité de pétrole brut (en barils par jour) que le Canada a importée de divers pays de 2010 à 2023. De façon générale, ces importations ont diminué depuis 2010, alors qu’elles atteignaient 820 kb/j en moyenne. Elles ont ensuite glissé à leur plus bas niveau en 2022 à 467 kb/j avant de remonter légèrement et d’atteindre 490 kb/j l’année suivante. Entre 2010 et 2013, le Canada importait du brut de pays comme l’Algérie, la Norvège, le Kazakhstan, l’Angola, l’Irak, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite, le Nigeria et les États-Unis. Depuis 2014, la part des États-Unis a augmenté considérablement, jusqu’à ce que ce pays constitue la plus importante source de pétrole brut importé au Canada. De façon générale, les quantités importées ont diminué.

Provenance des importations de pétrole brut au Canada

Les États-Unis continuent d’être la principale source de pétrole brut importé au Canada. En effet, comparativement à 72,0 % en 2022 et à 65,7 % l’année précédente, en 2023, c’est dans une proportion de 72,4 % que ce brut provenait des États-Unis, surtout de la côte américaine du golfe du Mexique, pour 68,8 %, mais aussi du Midwest, pour 30,1 %Note de bas de page 3.

En cette même année 2023, le Nigeria constituait la deuxième source en importance de pétrole brut importé au Canada avec presque 13 % du total de ces importations, pourcentage qui représente presque le double de ce qu’il était un an auparavant. L’Arabie saoudite suivait au troisième rang avec presque 11 % des importations de brut au pays, pour un recul de 27 kb/j comparativement à 2022. Les importations de la Norvège ont diminué de façon constante depuis vingt ans pour devenir inexistantes en 2023.

Aucune quantité de pétrole brut n’a été importée de la Fédération de Russie depuis 2019 et en outre, le gouvernement du Canada a imposé des sanctions en ce sens au début de 2022 après l’invasion de l’UkraineNote de bas de page 4. Au cours des dix dernières années, quand elles n’étaient pas nulles, les importations de pétrole brut de la Russie sont demeurées faibles.

Figure 2 – Importations annuelles de pétrole brut selon le pays d’origine et la destination

Source et Description

Source : Base de données sur le commerce international de marchandises du Canada – SH 2709

Description : Ce diagramme de Sankey illustre la proportion de pétrole brut importés de divers pays, selon l’année et la destination (Canada ou province/territoire). En 2023, 72,4 % des importations de pétrole au Canada provenaient des États-Unis, 12,9 % du Nigeria, 10,7 % de l’Arabie saoudite, 2,1 % de la Colombie, 1,1 % de l’Équateur et 0,7 % du Royaume-Uni.

Quelles provinces importent le plus de pétrole brut?

Les raffineries ont besoin de pétrole brut en tant que charge d’alimentationDéfinition*, qu’elles transforment en produits pétroliers raffinés comme l’essence, le diesel, le mazout de chauffage et le carburéacteur. Les exploitants des raffineries décident où ils se procurent cette charge d’alimentation en soupesant plusieurs facteurs comme la qualitéDéfinition* du produit, son prix, la disponibilité de l’approvisionnement local, les coûts du transport et d’autres d’ordre logistique.

Même si la production de pétrole brut du Canada excède les besoins des raffineries du pays, certaines provinces continuent d’en importer. En général, ce sont celles dont les raffineries sont les plus éloignées des sources de production de l’Ouest canadien, à savoir l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick, qui sont constamment les plus grandes importatrices de pétrole brut. Les provinces plus rapprochées des régions productrices qui, de surcroît, sont raccordées par des pipelines à ces dernières, n’ont généralement pas besoin d’importer.

Parmi toutes les provinces, c’est le Nouveau-Brunswick qui continue d’importer le plus de pétrole brut en 2023. Cela s’explique par le fait qu’on y trouve la raffinerie d’Irving, la plus grande au Canada, qui est située à Saint-Jean et n’est pas reliée à des oléoducs, ce qui la rend dépendante de l’approvisionnement par navire pour se procurer sa charge d’alimentation. Les importations du Nouveau-Brunswick sont relativement constantes depuis 2020, se situant en moyenne à 263 kb/j. Le Québec demeure le deuxième importateur de pétrole brut au Canada, bien que ses importations aient diminué au cours des dix dernières années. La raffinerie de Valero (en anglais), dans la région de Québec, deuxième en importance au Canada, dépend elle aussi, au-delà de celui qui lui est acheminé au moyen de la canalisation 9 d’Enbridge, du brut importé de l’étranger par bateau.

Les raffineries de l’Ontario reçoivent la plus grande partie de leur pétrole de l’Ouest canadien par l’entremise du réseau principal d’Enbridge, mais également de plus faibles quantités par bateau lorsque la Voie maritime du Saint-Laurent est navigable. Les importations de pétrole brut qui aboutissent dans cette province proviennent exclusivement des États-Unis depuis 2014 et ont augmenté de façon constante au cours des trois dernières années. Cela s’explique en partie par l’achèvement du projet de remplacement de la canalisation 3 d’Enbridge, qui a permis d’éliminer les engorgements et d’acheminer davantage de pétrole en Ontario. En outre, les raffineries de l’Ontario ont consommé plus de pétrole depuis trois ansNote de bas de page 5.

Figure 3 – Importations annuelles de pétrole brut par province

Source et Description

Source : Base de données sur le commerce international de marchandises du Canada – SH 2709

Description : Le graphique à barres empilées ici montre la quantité de pétrole brut (en barils par jour) importée de divers pays de 2019 à 2023 par le Nouveau‑Brunswick, le Québec, l’Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador. C’est le Nouveau-Brunswick, où se trouve la raffinerie d’Irving, qui remporte la palme à ce chapitre. Les importations du Québec ont diminué depuis 2019, tandis que celles de l’Ontario ont augmenté. Terre-Neuve-et-Labrador n’a pas importé de brut depuis la fermeture de la raffinerie de Come By Chance en 2020.

Quelle est la valeur des importations de pétrole brut au Canada?

La valeur totale des importations de pétrole brut s’est chiffrée à 19,5 milliards de dollars en 2023, une baisse de 9 % par rapport à 2022 qui s’explique principalement par le recul graduel des prix mondiaux à la fin de 2022 jusqu’au milieu de 2023, après que l’invasion de l’Ukraine par la Russie les avait fait monter pendant la plus grande partie de 2022. Les prix du baril importé ont recommencé à augmenter au troisième trimestre de 2023 et au cours de cette même année, en moyenne, il se situait à 109 $Note de bas de page 6 par rapport à 126 $ en 2022.

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