Aperçu du marché : L’avenir des exportations de GNL du Canada

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Date de diffusion : 2024-09-04

Depuis la fin de 2008, les prix du gaz naturel en Asie et en Europe sont considérablement plus élevés qu’en Amérique du Nord (figure 1)Note de bas de page 1Note de bas de page 2. Certains grands marchés du gaz ne produisent pas de gaz naturel ou en produisent peu, mais le Canada et les États-Unis produisent de grandes quantités de gaz de réservoirs étanches, de gaz de schiste et de gaz associé au pétrole de réservoirs étanches et au pétrole de schiste. La production abondante de gaz permet aux marchés nord américains d’être bien approvisionnés et de bénéficier de prix généralement bas. Ces prix incitent les producteurs nord-américains à exporter du gaz naturel liquéfié (« GNL ») vers les marchés mondiaux.


Figure 1 – Prix mondiaux du GNL et du gaz naturel

Source et Description

Source : FMI et NGI

Description : Ce graphique présente les prix du gaz naturel liquéfié (« GNL ») en Asie, en Amérique du Nord (carrefour Henry), dans l’Union européenne et au Canada (carrefour NIT de NOVA), de 2003 à 2024. Les prix du gaz au carrefour Henry et au carrefour NIT varient généralement entre 2 et 3 $ US/MBTU, les prix au carrefour NIT étant légèrement inférieurs à ceux du carrefour Henry. Les prix du GNL en Asie et du gaz naturel dans l’Union européenne sont plus élevés, variant habituellement entre 7 et 15 $ US/MBTU. Les prix du GNL et du gaz naturel ont bondi en Asie et en Europe après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, atteignant 40 $ US/MBTU et plus.

Projets de GNL au Canada

Les projets de GNL proposés dans l’Ouest canadien (figure 2) visent à tirer parti des ressources abondantes et peu coûteuses de la région en exportant du GNL vers des marchés mondiaux où la demande est élevée et les prix sont plus attrayants. Les projets de GNL au Canada offrent des avantages notables par rapport à ceux situés sur la côte américaine du golfe du Mexique, mais ils sont également confrontés à certains défis. La proximité de l’Ouest canadien avec certains des plus grands importateurs de GNL de l’Asie du Nord-Est, comme la Chine, le Japon et la Corée du SudNote de bas de page 3, fait en sorte que les coûts du transport maritime sont moins élevés que ceux des terminaux d’exportation de GNL de la côte américaine du golfe du Mexique. Le climat relativement plus froid de l’Ouest canadien réduit la quantité d’énergie requise pour refroidir et liquéfier le gaz naturel. Cependant, la construction de nouveaux projets de GNL sur la côte Ouest de la Colombie Britannique, ainsi que des pipelines d’approvisionnement nécessaires, peut s’avérer à la fois onéreuse et laborieuse. Les installations et les pipelines de GNL au Canada sont souvent construits dans des régions éloignées où le terrain et le littoral présentent des difficultés, alors que la côte américaine du Golfe du Mexique peut compter sur une industrie déjà bien développée et un réseau pipelinier important pour transporter le gaz naturel vers les nouvelles installations de GNL. Plusieurs projets de GNL au Canada, y compris les pipelines connexes, sont situés sur des terres autochtones traditionnelles, ce qui est un facteur important à prendre en considération au Canada.

Figure 2 – Installations de GNL à venir et proposées dans l’Ouest canadien

Source et Description

Source : Régie de l’énergie du Canada

Description : Cette carte montre l’emplacement approximatif de cinq installations de GNL à divers stades de développement : LNG Canada, Woodfibre LNG, Cedar LNG, Ksi Lisims LNG et Tilbury LNG. Elle montre également les gazoducs réglementés par la Régie de l’énergie du Canada dans la région (NGTL et Westcoast), les pipelines Coastal GasLink, Eagle Mountain-Woodfibre et Fortis BC, ainsi que le pipeline proposé de Prince Rupert Gas Transmission.

Deux projets de GNL sont en construction en Colombie-Britannique : LNG CanadaNote de bas de page 4 (phase 1) et Woodfibre LNGNote de bas de page 5. Cedar LNGNote de bas de page 6 a récemment annoncé sa décision d’investissement finale et prévoit construire ses installations. D’autres projets, comme Ksi Lisims LNGNote de bas de page 7, Tilbury LNG (phase 2)Note de bas de page 8 et LNG Canada (phase 2), en sont encore au stade du processus de réglementation et aucune décision d’investissement finale n’a encore été annoncée à leur égard. Une part importante des projets Cedar LNG et Ksi Lisims LNG est détenue par des Autochtones.

  • La phase 1 de l’installation d’exportation de LNG Canada à Kitimat, en Colombie Britannique, est presque terminée et devrait permettre d’accroître les exportations de GNL d’ici le milieu de 2025. Le volume d’exportation de la phase 1 devrait atteindre 1,84 milliard de pieds cubes (« Gpi³/j »). Si elle est approuvée, la phase 2 devrait égaler ce même volume d’exportation. La capacité totale de la phase 1 est de 14 millions de tonnes par année (« Mt/a ») et l’ajout de la phase 2 permettrait de doubler la capacité globale (28 Mt/a).
  • Woodfibre LNG, près de Squamish, en Colombie-Britannique, devrait entrer en service en 2027. Le volume des exportations de GNL pourrait s’élever à 0,28 Gpi³/j, avec une capacité globale de 2,1 Mt/a.
  • Le projet Cedar LNG proposé comprend une installation flottante à Kitimat, en Colombie Britannique. Le 25 juin 2024, LNG a confirmé sa décision d’investissement finale et a donné le feu vert au projet. Les premiers travaux de construction sont en cours et le projet devrait entrer en service vers la fin de 2028. Le volume des exportations de GNL pourrait s’élever à 0,39 Gpi³/j, avec une capacité globale de 3 Mt/a.
  • Une évaluation environnementale et des travaux préliminaires d’ingénierie sont en cours pour le projet de GNL Ksi Lisims, situé à l’extrémité nord de l’île Pearse, en Colombie Britannique, et des activités de mobilisation sont menées auprès des communautés autochtones et des collectivités.
    Sous réserve des approbations réglementaires nécessaires et d’une décision d’investissement finale positive, la construction pourrait commencer en 2025 et le site pourrait entrer en service en 2029. Le volume des exportations de GNL pourrait s’élever à 1,58 Gpi³/j, avec une capacité globale de 12 Mt/a.
  • Tilbury LNG, situé sur l’île Tilbury, près de Vancouver, en Colombie-Britannique, est exploité par FortisBC et exporte un volume de GNL de 0,004 Gpi³/j. La phase 1 de Tilbury LNG a permis d’exporter de petits volumes de GNL, et Tilbury prévoit agrandir ses installations avec la phase 2. Celle-ci est actuellement en attente des approbations réglementaires nécessaires et d’une décision d’investissement finale. Si elle est approuvée, la construction pourrait commencer dès 2024 et prendre fin d’ici 2028. Le volume d’exportation de GNL de Tilbury LNG (phase 2) pourrait atteindre 0,33 Gpi³/j, avec une capacité globale de 2,5 Mt/a.

Les projets LNG Canada, Woodfibre LNG et Ksi Lisims LNG détiennent chacun une licence d’exportation de GNL de 40 ans, tandis que la durée des licences de Cedar LNG et Tilbury LNG est de 25 ans.

Deux projets actuellement en construction (LNG Canada, phase 1, et Woodfibre LNG), ainsi que le projet Cedar LNG nouvellement approuvé, produiront ensemble environ 19 Mt/a de GNL d’ici 2028, soit environ 2,5 Gpi³/j.

Si la construction des projets LNG Canada (phase 2), Ksi Lisims LNG et Tilbury LNG (phase 2) allait de l’avant, un volume de 28,5 Mt/a (3,75 Gpi³/j) serait ajouté.

D’ici 2029, la capacité totale de production de GNL pourrait atteindre environ 47,5 Mt/a, soit environ 6,25 Gpi³/j.

JX LNG Canada Ltd prévoit construire une nouvelle usine de GNL (projet Summit Lake PG LNG) près de Prince George, en Colombie-Britannique. Ce projet permettrait d’acheminer du GNL par conteneurs ISONote de bas de page 9 spécialisés jusqu’à Prince Rupert, d’où il serait exporté vers les marchés asiatiques. Le volume d’exportation de GNL projeté est de 0,36 Gpi³/j, pour une capacité totale de 2,7 Mt/a. Aucune licence d’exportation de GNL n’a encore été délivrée pour le projet Summit Lake PG LNG et aucune demande n’a encore été déposée en ce sens.

De plus en plus de promoteurs de projets de GNL s’efforcent de réduire les émissions de gaz à effet de serre (« GES ») liées à leurs installations et ont recours pour ce faire à certaines stratégies clés, dont l’électrification des processus et l’utilisation de sources d’énergie renouvelable. Dans les installations traditionnelles, les procédés comme la compression et la liquéfaction du gaz s’appuient souvent sur des turbines à gaz et d’autres moteurs à combustion. En les remplaçant par des compresseurs et des moteurs électriques alimentés à l’électricité renouvelableDéfinition*, les installations peuvent réduire considérablement les émissions directes de GES. Le recours à des sources d’énergie renouvelables comme l’hydroélectricité, l’énergie éolienne ou l’énergie solaire signifie que l’énergie utilisée dans les installations de GNL est sobre en carbone. De nombreux projets de GNL au Canada sont stratégiquement situés pour avoir accès à des ressources d’énergie renouvelable abondantes.

  • Pour la phase 1 de son projet, LNG Canada utilisera des turbines à gaz naturel pour le processus de liquéfaction, mais elle travaille activement à électrifier certains processus, en particulier pour la phase 2 proposée. Le plan prévoit le remplacement de ces turbines par des moteurs électriques à mesure que les sources d’énergie renouvelables deviennent disponibles. Ce changement réduira la dépendance aux combustibles fossiles et aidera à réduire l’intensité carbone de la production de GNL. LNG Canada a conclu une entente avec B.C. Hydro afin d’utiliser de l’électricité renouvelable pour répondre à une partie des besoins en énergie de l’installation.
  • Woodfibre LNG utilisera des moteurs fonctionnant à l’électricité renouvelable produite par B.C. Hydro, ce qui en fera l’une des installations d’exportation de GNL les moins polluantes au monde.
  • L’installation du projet GNL Cedar sera aussi alimentée par l’électricité renouvelable de B.C. Hydro et fera partie des installations de GNL les moins émettrices au monde.
  • Grâce à diverses technologies de réduction des émissions de carbone, dont l’utilisation d’hydroélectricité renouvelableDéfinition* provenant du réseau de la Colombie-Britannique, les installations du projet Ksi Lisims LNG afficheraient des émissions de carbone parmi les plus faibles des grands projets d’exportation de GNL dans le monde.
  • Les installations de GNL de Tilbury sont alimentées par hydroélectricité renouvelable, ce qui signifie qu’elles peuvent produire du GNL à une intensité carbonique inférieure de près de 30 % à la moyenne mondiale.

Licences d’exportation de GNL au Canada

Bien que seulement quelques projets d’exportation de GNL soient en construction au Canada, 29 licences d’exportation de GNL sont actuellement validesNote de bas de page 10. L’exportation de gaz naturel à partir du Canada exige l’obtention d’une ordonnance d’exportation à court terme ou d’une licence d’exportation à long terme. L’Office national de l’énergie a accordé ces droits jusqu’en 2019, année où il a été remplacé par la Régie, et c’est maintenant cette dernière qui examine les demandes de licence d’exportation et délivre les licences et ordonnances d’exportation.Note de bas de page 11Note de bas de page 12

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